La pollution plastique : Traduction d’un article de Dona Bertarelli sur Spindrift 2 pendant Le Trophée Jules Verne

En 2025, les océans contiendront 1 kg de plastique pour 3 kg de poissons. Cette statistique alarmante a été publiée cette année et s’avèrera vraie si nous ne mettons pas un point final à la surpêche et à la pollution des océans par le plastique.

Pendant le Trophée Jules Verne, notre course contre la montre nous entraîne à travers le monde à une vitesse moyenne de 30 nœuds. En plus de cette allure, la houle qui fouette nos visages nous fait facilement oublier que  nous sommes entourés de déchets plastiques, nocifs pour la santé des océans.

La quantité de plastique augmente quotidiennement au fur et à mesure que les pays émergents se développent, et que leur production devient moins chère. Imaginez tous ces déchets cumulés, qui par un effet boule de neige, finissent leur course dans l’océan, comme si c’était une poubelle géante. Plus de 80% des déchets ramassés en mer proviennent de la terre et non des bateaux. Ils sont composés d’emballages à usage unique, de produits de consommation courante comme les emballages alimentaires ou même de simples brosses à dents. Le plastique n’est pas biodégradable, il ne se décompose pas dans la nature grâce au soleil qui le transforme en une infinité de morceaux voués à disparaître. Aujourd’hui, on pense que chaque bribe de plastique qui a été jeté un jour à l’océan, s’y trouve et y restera encore, sous une forme ou une autre. L’Organisation des Nations Unies considère la pollution marine générée par le plastique comme une sérieuse menace à la productivité et à la résilience des océans. C’est un réel danger, présent mais souvent immergé, qui reste donc pratiquement invisible. Chaque année, des centaines de milliers d’animaux marins meurent inutilement pris au piège de la nocivité du plastique. Les oiseaux de mer s’étouffent en confondant leur nourriture avec les attrayants morceaux de plastique coloré. Quand ces matières éclatent en toutes petites particules, elles attirent les pesticides, les produits toxiques de l’agriculture et autres matières polluantes. Les êtres vivants marins qui se nourrissent en filtrant l’eau, comme les coquillages ou les dauphins, s’empoisonnent avec ces particules de plastique toxique.

 

La fondation Race for Water, fondée par Marco Simeoni qui est mon ami et a été mon concurrent sur les Championnats du D35 et MOD70, a navigué avec le célèbre skipper suisse Stève Ravussin, un autre de mes concurrents. Ils ont mesuré à travers le monde la menace de la pollution des océans par le plastique. Ils ont recueilli des échantillons d’eau et de sable sur 11 îles situées dans cinq des endroits les plus enclins à être touchés par la pollution plastique. L’équipage a signalé la présence de plastique dans chacun de ces endroits. Aujourd’hui, des chercheurs universitaires analysent ces données pour avoir une idée précise de la quantité, de l’origine et la toxicité du plastique présent dans l’océan.

Je trouve que c’est intéressant de réfléchir sur le fait que le plastique a été la première matière créée par les hommes et composée d’ingrédients introuvables dans la nature. C’est seulement après la Seconde Guerre Mondiale que le plastique a vu le jour en sortant tout droit d’un laboratoire. Je suis persuadée que si nous avons pu le créer et l’exploiter si vite, nous pouvons maintenant faire usage de nos meilleures aptitudes pour inverser la tendance autour duproblème de la pollution des océans par le plastique.

 

Si nous voulons que nos efforts soient couronnés de succès, la solution serait d’augmenter le prix du plastique afin qu’il devienne trop précieux pour être jeté. La fondation Race for Water s’est engagée à mettre en place des solutions pour que le plastique en fin de vie ait une vraie valeur. Par exemple, rétribuer les personnes qui collectent les déchets plastiques afin d’inciter à plus de collectes. Les déchets pourraient être ensuite nettoyés et traités afin de produire de l’énergie.

Avant de partir pour ce tour du monde et de tenter de remporter le Trophée Jules Verne,  je suis allée rendre visite à Dame Ellen MacArthur pour partager nos expériences mais aussi pour avoir ses conseils. Nul besoin de présenter la navigatrice, elle a sur son CV un nombre impressionnant d’exploits en mer et de belles victoires, dont celle du plus rapide tour du monde à la voile et en solitaire. Aujourd’hui, Ellen a arrêté la compétition a créé La Fondation Ellen MacArthur, grâce à son expérience en mer.

« En 2004, lors de ma course contre la montre, j’avais pris le strict minimum à bord afin d’être la plus légère et la plus rapide possible. Parce qu’il n’y pas d’escale prévue lors d’ une telle course, il est vital de savoir gérer ses ressources à bord. Sans énergie pour alimenter le pilote automatique, le bateau peut se retourner en un tour de main. Mon bateau n’avait aucun secret pour moi, j’en connaissais ses ressources limitées, qui diminuaient chaque jour. Et au fur et à mesure que je m’éloignais des côtes, je réalisais que dans notre monde, cela fonctionne de la même manière. J’ai compris toute l’étendue du mot « limité ». Appliqué aux ressources de l’économie mondiale, ce mot m’a fait réaliser qu’il reste beaucoup de défis à relever. » Ellen MacArthur

J’ai été étonnée d’apprendre par Ellen qu’environ 80 % de l’impact environnemental d’un produit est bloqué à l’étape de l’élaboration du concept. La majorité des produits sont conçus pour leur usage premier sans prendre en compte les déchets qu’ils produisent.

La priorité de la Fondation Ellen MacArthur repose sur l’économie circulaire qui est régénérative et tend à préserver la valeur et la qualité intrinsèque des produits. Elle vise à repenser le modèle de développement linéaire « Extraire, Fabriquer, Jeter »  et le remplacer par une économie de services où seule l’utilisation des produits se monnaie, et où les matériaux sont empruntés et rendus. La matière deviendrait trop précieuse pour être jetée. Peut être que de cette façon, les milliers de tonnes de plastiques qui polluent nos océans diminueraient.

Publié par Céramiques nantaises

Je suis céramiste nantaise et je crée des pièces uniques en grès et en porcelaine

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